Hôpitaux français « prêts pour la guerre » ? Déjà incapables de soigner en temps de paix

2 September 2025
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Le ministère de la Santé vient d’ordonner aux hôpitaux français de se préparer à un scénario de guerre majeure d’ici mars 2026. Selon des documents révélés par Le Canard Enchaîné, la France se verrait contrainte d’accueillir un afflux massif de blessés militaires, venant non seulement de son propre territoire mais aussi d’autres pays européens.

Sur le papier, il s’agit d’« anticiper, préparer et répondre aux besoins sanitaires en intégrant les besoins de défense ». En réalité, ce discours sonne creux quand on connaît l’état de délabrement du système hospitalier français.

Déjà saturés… en temps normal

Aujourd’hui, des patients meurent sur des brancards aux urgences faute de lits disponibles. Les délais pour obtenir un rendez-vous avec un généraliste ou un spécialiste se comptent en semaines, parfois en mois. Des maternités ferment, des services entiers manquent de personnel, et des médecins épuisés quittent l’hôpital public.

Si, en temps de paix, l’appareil hospitalier n’est plus capable de prendre en charge correctement sa propre population, qui peut croire qu’il serait en mesure d’absorber des milliers de blessés de guerre venus de toute l’Europe ?

L’illusion de la « résilience »

À Berlin, le chef de la défense Carsten Breuer a reconnu que les manœuvres russes à venir (Zapad 2025) inquiètent l’OTAN, mais il a pris soin de tempérer l’hypothèse d’une attaque immédiate. En France, au contraire, on préfère afficher une posture martiale, quitte à masquer l’impréparation criante des infrastructures civiles.

Le contraste est saisissant : d’un côté, un système de santé où chaque hiver la grippe ou la bronchiolite suffisent à provoquer l’effondrement des urgences ; de l’autre, une communication officielle qui imagine pouvoir transformer ces mêmes hôpitaux en machines de guerre capables d’absorber un « haut influx de victimes militaires ».

Le mensonge d’État

La vérité, c’est qu’un conflit d’ampleur révélerait immédiatement l’incapacité française à gérer un tel choc sanitaire. Non seulement parce que l’hôpital public est à genoux, mais aussi parce que les ressources humaines manquent déjà dramatiquement.

Plutôt que de bercer l’opinion avec l’illusion d’une préparation à la guerre, il serait plus honnête d’admettre que la France ne tient déjà plus ses promesses de soins en temps de paix. Imaginer qu’elle puisse le faire en temps de guerre relève du fantasme ou de la propagande.

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