WASHINGTON – Le président Donald Trump a déclaré dimanche qu’il n’envisageait pas de briguer un troisième mandat en 2028, privilégiant la transmission du pouvoir à un successeur républicain, lors d’une interview accordée à NBC News.
“Je pense que nous allons avoir quatre années, et je pense que quatre années suffisent pour faire quelque chose de vraiment spectaculaire”, a déclaré Trump, interrogé sur les spéculations récurrentes concernant une éventuelle candidature en 2028.
Les limites constitutionnelles au centre du débat
Le 22e amendement de la Constitution américaine, ratifié en 1951, limite à deux le nombre de mandats présidentiels qu’une personne peut exercer. Trump, qui entame son second mandat après avoir déjà servi de 2017 à 2021, serait constitutionnellement empêché de se représenter.
Cependant, le président a évoqué une certaine ambiguïté dans son interprétation de ces restrictions : “Beaucoup de gens veulent que je le fasse. Je n’ai jamais eu autant de demandes. Mais c’est quelque chose que, à ma connaissance, on n’a pas le droit de faire. Je ne sais pas si c’est constitutionnel qu’ils ne vous laissent pas le faire.”
La controverse du merchandising “Trump 2028”
Ces déclarations interviennent après l’apparition récente de produits arborant le slogan “Trump 2028” dans la boutique officielle de campagne du président. Les articles, incluant des casquettes et t-shirts avec la mention “Rewrite the Rules” (Réécrivons les règles), ont alimenté les spéculations sur ses intentions futures.
Trump a pris ses distances avec cette merchandising : “Beaucoup de gens vendent cette casquette 2028, mais ce n’est pas quelque chose que je cherche à faire. Je veux faire quatre grandes années et ensuite transmettre le pouvoir à quelqu’un.”
Des successeurs potentiels évoqués
Concernant sa succession, Trump a refusé de désigner un candidat spécifique mais a souligné la qualité du vivier républicain. “Je pense que [le parti] est très fort, et que nous avons des gens formidables”, a-t-il déclaré, mentionnant notamment Marco Rubio et le vice-président J.D. Vance.
“Je pourrais citer 10, 15, 20 personnes ici-même, tout de suite”, a ajouté le président, suggérant une transition organisée du leadership républicain.
Réactions et analyses politiques
Les déclarations de Trump interviennent dans un contexte où certains analystes politiques s’interrogent sur la sincérité de ses intentions. Bien que plusieurs figures républicaines affirment que le président “plaisante” lorsqu’il évoque un troisième mandat, la récurrence du sujet et les signaux contradictoires maintiennent une certaine incertitude.
Les experts constitutionnels soulignent qu’une candidature de Trump en 2028 nécessiterait soit une interprétation radicalement nouvelle du 22e amendement, soit sa modification par le processus complexe d’amendement constitutionnel, qui requiert l’approbation des deux tiers du Congrès et de trois quarts des États.
Implications pour le Parti républicain
Cette clarification de Trump sur ses intentions futures pourrait influencer la dynamique interne du Parti républicain, permettant aux potentiels candidats de 2028 de commencer à structurer leurs ambitions politiques.
L’accent mis par Trump sur la transmission du pouvoir à “un grand Républicain” suggère une volonté de maintenir son influence sur le choix de son successeur, tout en respectant formellement les contraintes constitutionnelles.
Contexte historique
Depuis l’adoption du 22e amendement, aucun président n’a tenté de briguer un troisième mandat. Cette limitation avait été introduite après les quatre mandats de Franklin D. Roosevelt (1933-1945), dans le but d’éviter la concentration excessive du pouvoir exécutif.
Les déclarations actuelles de Trump s’inscrivent dans un débat plus large sur l’équilibre des pouvoirs et les traditions démocratiques américaines, thèmes centraux du discours politique contemporain.