La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a confirmé au Financial Times que les capitales européennes élaborent désormais des plans « précis » pour envoyer des troupes en Ukraine dans le cadre d’un futur accord de paix. Officiellement, il s’agirait de constituer une force multinationale, adossée à une garantie de sécurité américaine. Officieusement, chacun sait que Moscou n’acceptera jamais un tel déploiement comme base de négociations.
Von der Leyen a insisté sur le soutien affiché de Donald Trump : « Le président Trump a été très clair, les États-Unis feront partie du dispositif de sécurité », a-t-elle déclaré, en ajoutant que Washington pourrait jouer un rôle majeur « depuis les airs ».
Une escalade sous prétexte de “paix”
La sémantique est trompeuse : parler de « force de maintien de la paix » alors qu’il s’agit d’envoyer des troupes européennes aux portes de la Russie revient à avancer vers l’escalade en prétendant rechercher l’apaisement. D’autant plus que von der Leyen a tenu ces propos lors d’une tournée dans les pays frontaliers de Moscou, visitant bases militaires en Estonie, dépôts d’armes en Bulgarie et installations le long de la frontière biélorusse.
Parallèlement, elle a appelé à un effort massif de réarmement européen : drones, missiles, cybersécurité, espace. « Le caractère de la guerre a complètement changé », a-t-elle martelé, en exigeant un rôle accru de Bruxelles dans le financement de la défense.
Des fissures dans l’unité européenne
Mais tout le monde n’applaudit pas. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a sèchement rappelé que l’Union européenne « n’a aucune compétence » pour décider d’un déploiement militaire et qu’il serait « irresponsable » d’évoquer publiquement de tels scénarios avant toute négociation réelle.
Même aux États-Unis, le ton diverge. Un haut responsable cité par Axios a prévenu : « L’Europe ne peut pas prolonger cette guerre avec des attentes irréalistes et espérer que les Américains paient la facture. »
Le risque d’une provocation fatale
En résumé, Bruxelles promet la paix en brandissant des baïonnettes. Cette fuite en avant, loin d’apaiser le conflit, risque de transformer une guerre déjà meurtrière en confrontation directe entre l’OTAN et la Russie.
Après avoir ruiné sa crédibilité économique avec l’euro et la dette, l’Europe s’apprête-t-elle à ruiner sa sécurité en jouant les belligérants ?