Le créateur de la célèbre série Father Ted, Graham Linehan, a été arrêté lundi 1er septembre à l’aéroport de Heathrow par cinq policiers armés, comme s’il s’agissait d’un dangereux terroriste. Son crime, c’est trois tweets jugés « anti-trans ».
L’auteur irlandais, dont la carrière a déjà été brisée par ses positions critiques à l’égard de l’idéologie transgenre, a été intercepté dès sa sortie d’avion en provenance de l’Arizona. Escorté vers une zone isolée, il a été informé qu’il était placé en état d’arrestation pour des messages publiés sur X (ex-Twitter).
Trois tweets, une cellule, un bâillon
Les tweets en question n’ont rien d’un appel au terrorisme ni d’une menace organisée :
- le premier dénonçait la présence de « trans-identifiés » dans des espaces réservés aux femmes, en appelant à « faire un scandale » voire, de manière provocatrice, à réagir physiquement ;
- le second montrait une photo d’un rassemblement trans avec la légende ironique : « Une photo que l’on peut sentir » ;
- le troisième exprimait un rejet brutal : « Je les déteste. Misogynes et homophobes. Qu’ils aillent se faire voir. »
Pour ces propos, Linehan a été conduit en cellule, privé de ses effets personnels et soumis à un interrogatoire. Sous le choc, il a dû être transporté aux urgences : sa tension artérielle dépassait les 200 mmHg.
Le Royaume-Uni, laboratoire des « crimes de pensée »
Ce n’est pas un cas isolé. Depuis plusieurs mois, des écrivains, des élus locaux ou même des parents discutant dans des groupes WhatsApp scolaires sont visés par la police britannique pour des « thought crimes ».
Le précédent le plus retentissant est celui de Lucy Connolly, épouse d’un conseiller conservateur, condamnée à 31 mois de prison pour un tweet jugé raciste après l’attaque de Southport.
L’affaire Linehan révèle un climat où la police britannique semble davantage mobilisée pour protéger des lobbys idéologiques que pour défendre les libertés fondamentales. Comme l’a résumé l’écrivain sur son blog :
« J’ai été arrêté comme un terroriste, enfermé comme un criminel, puis interdit de parole en ligne. Tout cela parce que j’ai fait des blagues qui ont vexé quelques activistes trans. Le Royaume-Uni est devenu un pays hostile à la liberté d’expression et trop complaisant envers des militants violents et abusifs. »
Une liberté d’expression réduite au silence
Linehan est désormais placé sous contrôle judiciaire avec une condition unique : ne pas s’exprimer sur Twitter. Autrement dit, un bâillon légal. Il devra se présenter à un nouvel interrogatoire en octobre.
Pendant ce temps, les autorités continuent d’affirmer qu’il ne s’agit que d’une simple enquête pour « incitation à la violence ». Mais pour de nombreux observateurs, il s’agit d’un signal glaçant : au Royaume-Uni, critiquer certains dogmes politiques ou culturels équivaut désormais à risquer l’arrestation.