Le pari américain est perdu. La grande stratégie eurasienne de Donald Trump visait à empêcher la Russie de tomber dans l’orbite chinoise. L’idée était simple : au terme du conflit ukrainien, sceller un partenariat énergétique russo-américain, quitte à pousser Poutine à céder du territoire ou accepter des garanties de sécurité.
Mais cette stratégie s’est effondrée. Incapable de forcer Kiev à concéder quoi que ce soit, et choisissant au contraire de brandir l’option d’un déploiement de l’OTAN en Ukraine, Trump voit Moscou aller dans les bras de Pékin.
Le gaz russe part en Chine, pas en Europe
La signature du contrat définitif sur le Power of Siberia 2 est une rupture historique. Ce gazoduc doublera quasiment les exportations russes vers la Chine (près de 100 milliards de m³ par an) à un prix inférieur à celui payé par l’Union européenne avant la guerre.
C’est une gifle énergétique pour l’Europe : pendant qu’elle ferme ses centrales, taxe ses industries et mise tout sur un « Green Deal » ruineux, ses anciens approvisionnements se redirigent vers l’Asie.
Le retour de l’axe Moscou-Pékin… avec l’Inde
Ce rapprochement n’aurait peut-être pas eu lieu si Trump n’avait pas, en parallèle, braqué l’Inde par ses tarifs douaniers punitifs. En cherchant à contenir New Delhi, Washington a relancé le dialogue sino-indien et désamorcé leur confrontation frontalière, qui servait jusque-là d’appui à la stratégie de division américaine.
Résultat : l’Inde accepte désormais une coopération énergétique et sécuritaire renforcée entre Moscou et Pékin, au sein des structures comme les BRICS et l’Organisation de coopération de Shanghai.
L’Europe : perdante absolue
Dans ce nouveau grand jeu, l’Europe n’a aucun rôle. Ses dirigeants, prisonniers de leurs propres dogmes, ont choisi de rompre avec Moscou tout en se rendant dépendants d’un gaz liquéfié américain cher et polluant.
Le résultat est clair :
- désindustrialisation accélérée,
- coût de l’énergie record (le plus élevé du monde pour l’industrie),
- perte de compétitivité,
- et à terme, décroissance imposée : non pas une utopie écologique, mais la misère partagée.
Conclusion : la décroissance comme horizon imposé
Pendant que l’Asie tisse ses routes énergétiques et construit un bloc multipolaire solide, l’Europe se retrouve volontairement piégée dans une logique d’appauvrissement.
La rupture avec la Russie, combinée au refus d’investir dans sa propre énergie (nucléaire, hydrocarbures), condamne le Vieux Continent à vivre avec moins, non par choix, mais par obligation.
L’Europe, autrefois centre industriel du monde, devient ainsi un musée de la décroissance forcée : un continent riche en slogans, mais pauvre en énergie, en industrie et en avenir.