Le président polonais Karol Nawrocki a utilisé son droit de veto contre une modification de la loi sur la protection des mineurs qui aurait assoupli les contrôles de sécurité dans les écoles et centres éducatifs.
L’amendement prévoyait de supprimer l’obligation pour les parents ou tuteurs bénévoles — par exemple lors de sorties scolaires — de présenter un extrait de casier judiciaire vierge. Une mesure vivement critiquée par la médiatrice des enfants, Monika Horna-Cieślak, qui a dénoncé un « abaissement du niveau de protection » et un risque réel pour la sécurité des mineurs.
Elle a rappelé un épisode récent au Parlement polonais : lors d’une commission sur les droits de l’enfant, un « expert » invité à s’exprimer n’était autre qu’un homme condamné pour délits sexuels et inscrit au registre national des délinquants sexuels. L’affaire a suscité une onde de choc et posé la question du contrôle de l’accès des criminels à des espaces fréquentés par des enfants.
« Avec la réforme envisagée, des personnes reconnues coupables d’abus sexuels, de meurtre ou de traite d’êtres humains pourraient se retrouver en contact direct avec des enfants dans les écoles ou les jardins d’enfants », a prévenu Horna-Cieślak. Elle a ajouté qu’une telle situation transférerait la responsabilité de la sécurité des enfants aux enseignants, sans garantie réelle.
Le cadre actuel, appelé « Loi Kamilek », est entré en vigueur en février 2024 après le décès tragique du petit Kamilek, 8 ans, mort sous les coups de son beau-père à Częstochowa. Ce texte impose des standards stricts de protection dans toutes les structures accueillant des mineurs : écoles, centres éducatifs, institutions religieuses, associations sportives ou culturelles, centres médicaux et maisons de jeunes. Les salariés comme les bénévoles doivent fournir un certificat de non-condamnation délivré par le Registre national des casiers judiciaires.
En refusant de signer l’amendement, le président Nawrocki a confirmé la primauté de ce dispositif et souligné que la sécurité des enfants devait rester « une ligne rouge absolue ».