STUTTGART — Une vague d’agressions sexuelles présumées contre des mineures dans des installations aquatiques du Bade-Wurtemberg soulève des interrogations sur les pratiques policières allemandes et la transparence des enquêtes. En l’espace d’une journée, trois incidents distincts ont impliqué des hommes âgés de 28 à 43 ans, tous interpellés puis relâchés sans mise en détention.
Le premier incident s’est déroulé mardi après-midi à l’Inselbad Untertürkheim, dans l’est de Stuttgart, où un homme de 42 ans aurait attouché deux adolescentes de 15 ans. Malgré l’intervention des maîtres-nageurs qui l’ont retenu jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre, le suspect a été libéré après interrogatoire. Les enquêteurs suspectent l’existence d’autres victimes et sollicitent d’éventuels témoins.
Vers 16h50, à la piscine en plein air de Killesberg à Stuttgart, un homme de 28 ans a abordé deux fillettes de 12 ans dans l’eau avant de toucher leurs fesses. Arrêté immédiatement, il a retrouvé la liberté après un simple contrôle d’identité.
Le troisième cas s’est produit le même soir au Gifizsee, près d’Offenburg, où un suspect de 43 ans a rejoint un groupe de jeunes filles dans l’eau pour attoucher les fesses de deux d’entre elles. Interpellé sur les lieux, il a également été relâché peu après.
Face aux demandes répétées des médias allemands, la police du Bade-Wurtemberg maintient son refus de communiquer la nationalité des trois suspects. Cette opacité s’inscrit dans une pratique controversée des autorités allemandes, déjà critiquées pour leur discrétion sur des informations jugées sensibles dans ce type d’affaires.
Chasse à l’homme européenne
Ces incidents surviennent alors qu’un mandat d’arrêt européen vise un ressortissant roumain de 31 ans, soupçonné d’agression sexuelle sur une fillette de 6 ans dans un parc aquatique de Rust samedi dernier. L’homme aurait éloigné l’enfant de ses parents avant de l’emmener dans un bois adjacent pour la contraindre à des actes sexuels. La petite fille a été retrouvée plus d’une heure après sa disparition, à cinq kilomètres du lieu initial, dans la commune de Kappel-Grafenhausen. Les autorités estiment que le fugitif a regagné la Roumanie.
La concentration de ces affaires dans le même Land allemand met en lumière les failles du système judiciaire local face aux agressions sexuelles impliquant des mineurs. La remise en liberté systématique des suspects, conjuguée au manque de transparence sur leur identité, alimente la grogne de l’opinion publique et ravive les accusations de négligence portées contre les autorités allemandes dans la gestion de tels dossiers.