Valerie Kneale, 75 ans, assistante administrative à la retraite, est morte à l’hôpital Victoria de Blackpool le 16 novembre 2018, des suites d’un AVC. C’est ce que croyait sa famille. Mais une récente audience du coroner a dévoilé une vérité cauchemardesque : Mme Kneale est en réalité morte des conséquences d’une agression sexuelle violente perpétrée alors qu’elle était alitée, incapable de se défendre ou d’appeler à l’aide.
Une vulnérabilité absolue, un danger absolu
L’histoire de Valerie Kneale est un scénario cauchemardesque qui matérialise la peur de toute femme – et de toute famille – face à l’hospitalisation. Après avoir été admise pour un AVC à son domicile de Poulton-le-Fylde, son état de faiblesse était total. Loin d’être un sanctuaire de soins, sa chambre d’hôpital est devenue le théâtre d’un crime odieux.
La preuve irréfutable n’est apparue qu’après son décès. Alors qu’elles préparaient son corps pour la morgue, trois aides-soignantes ont découvert des « saignements importants et significatifs autour de la zone vaginale ». Le rapport du médecin légiste, le Dr Alison Armour, est sans équivoque : le décès n’est pas lié à l’AVC, mais directement à une « agression sexuelle avec violence », survenue au moins 48 heures avant sa mort, donc après son admission à l’hôpital.
Valerie Kneale, paralysée par la maladie, était dans un état de vulnérabilité absolue. Son agresseur a sciemment choisi une proie qu’il savait incapable de résister ou de témoigner. Ce cas démontre avec une brutalité rare que pour certains prédateurs, la faiblesse d’une femme n’est pas une raison pour la protéger, mais une opportunité pour la détruire.
Une enquête entravée et un système défaillant
Le cauchemar ne s’arrête pas au crime lui-même. L’enquête policière qui a suivi s’est heurtée à une série d’obstacles catastrophiques, révélant des failles béantes dans le système :
- Alerte non donnée : Les saignements n’ont pas été signalés quand ils ont été découverts, ni pendant son séjour. Une négligence qui a coûté cher.
- Preuves perdues : La chambre de Valerie a été nettoyée et réattribuée à d’autres patients, anéantissant toute chance de recueillir des preuves forensiques.
- Absence de vidéosurveillance : Les données de vidéosurveillance de l’unité AVC et de l’hôpital avaient été écrasées et supprimées.
- Vêtements détruits : Les vêtements portés par la victime au moment des faits ont été jetés par le personnel de l’hôpital.
« Le retard a été significatif pour sécuriser et préserver les preuves critiques », a témoigné l’enquêtrice principale à la retraite, Jill Riley. De plus, l’accès à l’unité AVC était laxiste : les portes étaient parfois calées ouvertes et le « tailgating » (entrer derrière une personne sans badger) était monnaie courante, permettant à presque n’importe qui de circuler librement.
Malgré une enquête de six ans, une offre de récompense de 20 000 £ et un passage sur l’émission « Crimewatch », personne n’a jamais été inculpé pour l’agression et la mort de Valerie Kneale. Toutes les pistes ont été épuisées sans résultat.
Leçon tragique et mise en garde
L’audience du coroner n’a lieu que maintenant parce que l’enquête criminelle active est enfin close, sans conclusion. Le cas de Valerie Kneale n’est pas qu’une affaire criminelle isolée ; c’est une sonnette d’alarme stridente.
Il expose au grand jour le danger mortel que courent les patientes les plus fragiles : les femmes âgées, handicapées, inconscientes ou gravement malades. Il questionne la formation du personnel à détecter et signaler les abus, les protocoles de sécurité des unités de soins et la préservation scrupuleuse des preuces potentielles.
Valerie Kneale était une femme « bavarde et lucide », selon sa famille. Ils l’ont quittée le soir du 12 novembre, confiants dans les soins qu’elle allait recevoir. Le lendemain matin, on leur annonçait une « détérioration marquée » de son état. Ils ignoraient alors qu’elle avait été victime d’un acte de barbarie insoupçonné.
Son histoire est un rappel tragique que la vulnérabilité physique est un terrain propice aux pires violences, et que la mission de protection des institutions de santé est un impératif absolu qui, ici, a tragiquement échoué. La question qui demeure est glaçante : dans quel autre lit d’hôpital une telle horreur pourrait-elle se reproduire ?