Corée du Nord – Tout commence comme dans un roman d’espionnage. Printemps 2019. Alors que Trump serre la main de Kim Jong-un à la frontière intercoréenne et échange des lettres “diplomatiques”, une toute autre partie se joue dans le secret des océans.
L’objectif : implanter un dispositif de surveillance ultra-sophistiqué sur le littoral nord-coréen, capable d’intercepter les communications les plus sensibles du régime. Une manœuvre digne du MI6, mais pilotée depuis Washington, à l’insu même du Congrès.
Les fantômes de l’océan
La mise en scène est hollywoodienne :
- un sous-marin nucléaire géant glisse dans les eaux glacées de la mer du Japon,
- deux mini-sous-marins, pas plus gros qu’une orque, transportent huit hommes de l’ombre,
- des SEALs immergés dans une eau à 4°C, équipés de combinaisons chauffantes et d’armes “intraçables”.
Pendant deux heures, ils nagent dans le silence absolu, respirant à travers des scaphandres conçus pour tromper les capteurs thermiques. Leur mission : atteindre une plage surveillée par l’armée la plus paranoïaque du monde, planter l’oreille électronique de la CIA, et disparaître sans laisser de trace.
Le détail qui fait tout basculer
Tout semble parfait. Le point de débarquement a été choisi après des mois d’observation satellite. Les commandos rampent dans le sable, pensant être seuls. Mais, comme dans tout scénario tragique, l’imprévu surgit.
Un petit bateau de pêche est là, invisible aux capteurs thermiques, ses occupants plongés dans les eaux froides pour récolter coquillages et mollusques. Des civils. Des hommes ordinaires.
Dans la pénombre, un officier SEAL croit que la couverture a sauté. En quelques secondes, les fusils crépitent. Les pêcheurs s’effondrent. Aucun n’était armé.
Effacer les témoins
L’histoire prend alors des accents de cauchemar. Pour ne laisser aucune trace, les corps sont mutilés. Les commandos percent les poumons des cadavres afin qu’ils coulent, engloutis par l’océan. Une technique macabre, apprise dans les manuels de guerre clandestine.
La mission n’est pas accomplie. L’oreille électronique n’a jamais été installée. Le commando, paniqué, bat en retraite. Le sous-marin nucléaire s’approche dangereusement des côtes pour les récupérer, au risque de déclencher une guerre mondiale. Puis il disparaît dans le noir.
Un fiasco couvert par le silence
Résultat :
- zéro renseignement collecté,
- des civils massacrés,
- une bavure dissimulée,
- et, pire encore, aucune enquête officielle.
Pyongyang n’a jamais accusé Washington, mais les satellites américains ont observé une agitation militaire inhabituelle sur la zone. Le silence des Nord-Coréens ne signifie pas l’oubli : il signifie probablement qu’ils savaient… et qu’ils attendaient.
Comme un mauvais film de Bond
Ce fiasco révèle ce que les films d’espionnage masquent : derrière l’héroïsme de façade, les opérations spéciales sont souvent des paris insensés, menés dans l’opacité, et dont les échecs sont ensevelis sous le secret-défense.
L’épisode de 2019 restera peut-être comme l’un des pires fiascos des opérations spéciales américaines depuis des décennies. Une mission de 007 ratée dès la première scène, transformée en massacre inutile où les “gentlemen agents” ont laissé place à des hommes hantés, abandonnant derrière eux des cadavres engloutis par la mer.