Royaume-Uni : les coûts d’emprunt atteignent un sommet de 27 ans, Londres menacée de « ruine économique »

2 September 2025
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Le Royaume-Uni s’enfonce dans une crise budgétaire sans précédent depuis la fin des années 1990. Les taux d’intérêt sur les obligations d’État à 30 ans – les fameux gilts – ont bondi à près de 5,7 %, un niveau jamais atteint depuis 1998.

Cette envolée signifie que les investisseurs exigent désormais une prime toujours plus élevée pour prêter de l’argent à l’État britannique. Une situation qui aggrave le casse-tête budgétaire de la Chancelière Rachel Reeves, déjà confrontée à un trou estimé à 50 milliards de livres dans les finances publiques.

Perte de confiance dans le gouvernement Starmer

Cette poussée des rendements survient dans un contexte politique instable : un récent remaniement a écarté Rachel Reeves de la première ligne au profit de conseillers économiques plus marqués à gauche. Les marchés y ont vu le signe d’une politique fiscale encore plus dépensière, alimentant les craintes de hausses d’impôts et d’un dérapage incontrôlé des déficits.

La réaction fut immédiate : la livre sterling a décroché de près de deux cents face au dollar, retombant sous les 1,34 $, et a également reculé face à l’euro sous les 1,15 €. Le FTSE 100, déjà en difficulté, a enchaîné une nouvelle séance de baisse.

« Trente ans de rendements au plus haut, ce n’est pas une bonne image pour le gouvernement travailliste, cela souligne qu’il n’y a plus guère de crédibilité budgétaire ou économique », a résumé Neil Wilson, stratège chez Saxo Markets.

« Une prime de la bêtise »

Le décalage entre les taux britanniques et ceux des autres économies avancées se creuse dangereusement. En France aussi, les rendements montent, mais Londres paie un surcoût inédit. « La moron premium – la prime de la bêtise – est désormais évidente », ironise Neil Wilson, en référence à l’écart record entre les gilts et leurs équivalents européens.

Même au sein du Parti conservateur, les critiques fusent. Andrew Griffith accuse :

« Les travaillistes nous mènent droit vers l’oblivion économique. »

De son côté, Tom Tugendhat alerte :

« Nous sommes ruinés. Si nous ne décidons pas comment serrer la ceinture, ce sont les marchés qui décideront pour nous. »

Un automne explosif en perspective

Avec une inflation repartie à la hausse – proche de 4 %, son plus haut niveau depuis 18 mois – et une croissance en berne, la prochaine loi de finances s’annonce comme une véritable épreuve de vérité pour le gouvernement Starmer.

Pris en étau entre la pression de ses députés, avides de nouvelles dépenses sociales, et des marchés financiers de plus en plus méfiants, Rachel Reeves se retrouve face à un dilemme : resserrer brutalement la politique budgétaire au risque d’étouffer l’économie, ou poursuivre l’endettement au risque d’un krach financier.

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