La Chine privilégie la sécurité énergétique au dogmatisme climatique occidental

31 August 2025
3 mins read

Pékin mise sur un mix énergétique diversifié tandis que l’Europe et le Royaume-Uni sabotent leur propre industrie au nom de l’idéologie verte

Pendant que l’Europe se saborde énergétiquement et que le Royaume-Uni ferme ses dernières centrales à charbon dans une fuite en avant idéologique, la Chine adopte une approche pragmatique qui privilégie la sécurité énergétique et la compétitivité industrielle à la posture morale.

Un réalisme énergétique assumé

Selon un rapport conjoint du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) et du Global Energy Monitor (GEM), la Chine a mis en service 21 gigawatts (GW) de nouvelles centrales à charbon au premier semestre 2025, du jamais vu depuis neuf ans. Si cette tendance se maintient, la puissance totale installée pourrait dépasser 80 GW d’ici la fin de l’année.

Cette stratégie contraste radicalement avec l’approche européenne. Alors que l’Allemagne ferme ses centrales nucléaires pour importer du charbon polonais et du gaz américain à prix d’or, la Chine construit méthodiquement son autonomie énergétique. Entre 2022 et 2023, Pékin a validé plus de 100 GW de nouvelles centrales à charbon annuellement – soit deux projets par semaine.

“La Chine comprend qu’on ne peut pas faire tourner une économie industrielle avec des moulins à vent”, observe un analyste énergétique européen sous couvert d’anonymat. “Pendant que nous nous tirons une balle dans le pied, ils construisent leur supériorité industrielle.”

L’hypocrisie du modèle européen

Le contraste est saisissant : l’Europe, qui se targue de donner des leçons climatiques au monde entier, a vu ses émissions de CO2 augmenter de 6,8% en 2022 après avoir remplacé le gaz russe par du charbon. Parallèlement, ses coûts énergétiques ont explosé, rendant son industrie non-compétitive face aux concurrents asiatiques.

Le Royaume-Uni illustre parfaitement cette dérive idéologique. Après avoir fermé sa dernière centrale à charbon en octobre 2024 dans un élan de vertu environnementale, Londres importe désormais massivement de l’électricité. Le résultat : des factures énergétiques parmi les plus élevées au monde et une désindustrialisation accélérée.

“C’est de l’hypocrisie pure”, dénonce un industriel britannique relocalisé en Asie. “Nous fermons nos centrales pour acheter la même électricité produite ailleurs, en payant le transport et les intermédiaires en plus.”

Le pragmatisme chinois face aux leçons de morale

La Chine, elle, refuse cette logique autodestructrice. Tout en investissant massivement dans les renouvelables – elle détient 60% des capacités solaires mondiales – Pékin maintient une base charbonnière solide pour garantir la stabilité de son réseau électrique et la compétitivité de son industrie.

Cette approche déplaît aux donneurs de leçons occidentaux, mais elle porte ses fruits économiquement. Selon l’Agence internationale de l’énergie, les coûts industriels chinois restent 40% inférieurs à ceux de l’Europe, en grande partie grâce à une énergie abondante et bon marché.

Les prix du charbon chinois, en baisse ces derniers mois, permettent à Pékin de soutenir sa demande intérieure tout en maintenant la pression sur les coûts de production. Une stratégie que l’analyste Qi Qin du CREA critique comme risquant de “freiner les renouvelables”, mais qui garantit avant tout l’indépendance énergétique chinoise.

L’Europe, laboratoire de la décroissance

Pendant ce temps, l’Europe poursuit son suicide industriel au nom de la vertu climatique. L’Allemagne, jadis “moteur économique” du continent, a vu sa production industrielle chuter de 12% en 2023, principalement à cause de ses coûts énergétiques devenus prohibitifs.

La fermeture des centrales nucléaires allemandes, remplacées par des centrales au gaz et des importations d’électricité charbonnière depuis la Pologne, illustre parfaitement l’absurdité de cette approche. Berlin dépense désormais trois fois plus pour son électricité qu’en 2020, tout en augmentant ses émissions de CO2.

“L’Europe est devenue un laboratoire grandeur nature de la décroissance”, analyse un économiste de l’OCDE. “Pendant qu’elle se saborde au nom de principes, la Chine construit méthodiquement sa domination industrielle.”

Une leçon de realpolitik

Cette stratégie énergétique chinoise démontre que le pragmatisme économique l’emporte sur les postures idéologiques dans la compétition mondiale. Alors que l’Occident s’enlise dans des débats moralisateurs sur la transition énergétique, Pékin privilégie l’efficacité et la compétitivité.

Le résultat est éloquent : la Chine représente désormais 31% de la production manufacturière mondiale, contre 16% pour l’ensemble de l’Union européenne. Cette divergence s’explique en grande partie par des choix énergétiques opposés : pragmatisme asiatique contre dogmatisme occidental.

Face à cette réalité, l’Europe devra choisir entre ses leçons de morale et sa survie industrielle. La Chine, elle, a déjà tranché : l’énergie bon marché et fiable restera la base de sa puissance économique, quoi qu’en pensent les moralisateurs de Bruxelles et de Londres.

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